Les ressacs de l’onde me murmurent des langueurs de douceur
Je chemine appuyée contre les vitraux de l’aube, le long de l’Anille,
les ressacs de l’onde viennent mourir à mes pieds,
et me murmurent des langueurs de douceur,
je pense à toi, ô ma Sirène, mon amante,
les ressacs de l’onde viennent mourir à mes pieds,
et me murmurent des langueurs de douceur,
je pense à toi, ô ma Sirène, mon amante,
toi qui gis, endormie, après nos luxures si belles, dessus
l’ivoire de notre divan. Tu m’as conduite à maintes reprises,
cette nuit, à la lueur des cierges de lune, des lucioles,
et de nos chandeliers, jusqu’à l’estuaire de la Grâce,
l’ivoire de notre divan. Tu m’as conduite à maintes reprises,
cette nuit, à la lueur des cierges de lune, des lucioles,
et de nos chandeliers, jusqu’à l’estuaire de la Grâce,
je n’ai connu auparavant que la violence des mâles,
et leur impuissance à me satisfaire,
je me suis enfuie de chez mon époux,
un rustre misogyne, tu m’a hébergée, et fêtée,
et leur impuissance à me satisfaire,
je me suis enfuie de chez mon époux,
un rustre misogyne, tu m’a hébergée, et fêtée,
et depuis lors, je suis ta Féale.
Les ciels d’azur du Maine brillent maintenant,
les bocages et les forêts brûlent mes sens inapaisés,
et illuminent la splendeur de ma magnificence
Les ciels d’azur du Maine brillent maintenant,
les bocages et les forêts brûlent mes sens inapaisés,
et illuminent la splendeur de ma magnificence
que psalmodient les oiselles parmi les vaisseaux des chênaies,
ma robe courte transparente de lin et mes bas de soie noirs
recèlent la délicatesse de mes seins lourds,
et l’archipel de ma Fourrure-corolles,
ma robe courte transparente de lin et mes bas de soie noirs
recèlent la délicatesse de mes seins lourds,
et l’archipel de ma Fourrure-corolles,
que tes lèvres et tes paumes ont sanctifié.
Ô ma Vénérée, je vais revenir dans notre logis,
je te traînerai dans notre jardin, et là,
face à l’empyrée du zénith, dans le triomphe du matin,
Ô ma Vénérée, je vais revenir dans notre logis,
je te traînerai dans notre jardin, et là,
face à l’empyrée du zénith, dans le triomphe du matin,
tu ôteras mes vêtements, tu feras de même,
tu m’allongeras sur l’émeraude des mousses,
tu cueilleras la cerise de ma lippe,
tu me caracoleras, je gémirai des strophes de plaisir,
tu m’allongeras sur l’émeraude des mousses,
tu cueilleras la cerise de ma lippe,
tu me caracoleras, je gémirai des strophes de plaisir,
pendue à tes mamelons, tu me guideras
jusqu’à l’archipel de la Jouissance,
et la virginité de la Tendresse, et tu deviendras
ma Suzeraine pour l’éternité, ô ma Déesse !
jusqu’à l’archipel de la Jouissance,
et la virginité de la Tendresse, et tu deviendras
ma Suzeraine pour l’éternité, ô ma Déesse !
Sophie Rivière